Raphael et Aubert sur la même route à La RochelleProgrammés sur la même scène des Francofolies dimanche, les deux artistes en ont profité pour chanter ensemble, au cours d'une soirée riche en bonnes surprises
"
Voilà, c'est fini", entame Jean-Louis Aubert. Il est plus de 2h du matin. Devant la grande scène, les 11 000 spectateurs veulent en prendre encore un peu. Au premier rang, une jeune fille trace un coeur avec ses doigts, à destination de l'ex-chanteur de Téléphone.
New York avec toi,
Un autre monde...Les titres du groupe phare français de la fin des années 70 ont passé le cap d'une génération. Ce public-là, âgé d'une vingtaine d'années, connaît ces vieilles chansons par coeur. Auparavant, il a fait un triomphe à Raphael, revenu ensuite sur le rappel d'Aubert pour tomber dans les bras de son copain et jouer avec lui trois autres chansons, dont évidemment
Sur la route.
Sur ces 22e Francofolies, il y aura eu de nombreuses belles images, notamment entre artistes. Et des sourires, du plaisir de jouer, même de la part de groupes connus pour une certaine réserve, comme Louise Attaque ou les Têtes Raides. Cela se sentira-t-il dans leur prochain album ? A voir.
Avant même l'heure du bilan - le festival se termine ce soir - on sait que la nouvelle équipe, dont c'est la deuxième édition, a réussi à donner une nouvelle dimension aux Francos. Beaucoup de bonne humeur sur la grande scène, donc. Et, dans les salles, la confirmation que la chanson française, et plus généralement francophone, continue de bien se porter, en proposant toujours et encore de nouveaux noms.
Le Breton Renan Luce (dont le premier album sort en septembre) s'est fait remarquer grâce à un grain de voix particulier et des sujets de chansons traités avec originalité.Quant au jeune Suisse K, il prend le public par la main pour ne plus le lâcher, l'amenant à imaginer un marché au Burkina avant de partager une grande histoire d'amour.
Le Québecois Pierre Lapointe, à la fois provocateur et mélancolique, tend le miroir d'un monde où, décidemment, rien ne semble tourner rond...
Enfin, il suffit au Réunionnais Davy Sicard de faire entendre la douceur de son chant pour imposer le silence.
L'an passé, les Francos avaient dû, au dernier moment, trouver une salle plus grande pour Camille, que tout le monde voulait voir. Même "traitement" cette année pour Grand Corps Malade, qui s'impose à son tour comme la révélation de l'année. D'abord programmé dans la modeste salle Bleue (300 places) le slameur a finalement investi la scène du Grand théâtre (1000 places) hier soir.
Michel TROADEC
(Désolée, je ne suis pas moderne, donc je n'ai pas de scanner)